20081220_RitornoDellaCivetta avec Emotion et toute ma Sympathie ...
"Una mattina, mi son' svegliata, Ô Bella ciao,
bella ciao, bella
..." mais qui connaît encore cette chanson ??? écrite par et pour une
fille qui s'est sacrifiée au nom de la Révolution ... au nom de la
Liberté ... pour le Bien de l'Humanité ... pour Sauver des Vies
Humaines ...
Et j'écris ce texte, le jour de l'anniversaire de ma Maman ... la Femme
qui a
révolutionné ma vie en me portant sur cette Terre ... elle aurait 81
ans au jour de cet écriture ... tiens le chiffre 8 est déjà là
... et il commande les dizaines
... pour une seule Unité ...
Bref, il est temps que je commence mon histoire, sinon, vous allez vous
impatienter et me laisser tout seul ... dans cette UNité qui me permet de fabriquer
des pensées mais qui est totalement iNUtile
si je ne peux les transmettre et en partager les fruits ...
Donc,
Un matin , je me suis réveillé ... c'était la nuit ... une nuit très
courte dont j'avais passé plus de la moitié à honorer la musique Rock sudiste
..
Le Sud, c'est la direction que j'allais prendre, ce matin là, sur une moto
Italienne ... justement ...
Ce jour là, c'était encore la nuit, une nuit d'hiver, froide et humide ...
j'allais au sud pour ramener vers l'Argonne, un véhicule à trois roues qui me
permettrait de donner acte à la parole, celle que j'avais donné quand je
m'étais engagé à "faire le Père Noël" (l'homme du Nord) dans un petit village du nord
...
Faire rêver les enfants ...
J'étais à l'heure sur mon planning, et même en avance, je n’avais aucune raison
de rouler vite, je retenais donc la fougue du deux cylindres bolognais et
j'appréciais les ombres de bord de route, illuminées par le
légendairement modeste éclairage des machines transalpines. De plus, j'avais
choisi la Route Historique, pas celle qui va vite, mais celle qui tourne, qui monte
et qui descend, comme la vie ... sur mon chemin, je me suis même arrêté, pour
regarder passer le TGV ... lui était en retard de trois minutes, une bonne
raison pour aller plus vite.
Pourquoi le hasard m'a-t-il retardé ce matin là ? Si je ne m'étais pas
arrêté pour voir passer les trains, je n'aurais certainement pas tué une
chouette ce matin là ... elle aurait traversé la Route avant que mon carénage
n'y passe, ce matin là ... elle n'aurait pas été attirée par la lumière de mon
phare, ce matin là ... elle aurait continuer sa quête et moi la mienne ... ce matin
là ...
Peut-être ce conte devait-il naître aujourd'hui ? Ce jour anniversaire ...
peut-être y avait-il un message à transmettre, ce matin là ? ...
Vous me
le direz après ???
Car là voici maintenant, seulement, me direz-vous, la voilà l'Histoire du
Retour de la Chouette ...
Ainsi, ce matin là, je m'arrêtais pour dégager de mon carénage, juste sous le
phare, une chouette revêche qui venait de me heurter en traversant la route au
moment où je passais ...
Une chouette, c'est chouette ... et quand on dit de quelqu'un que c'est un
"chouette type" ou une "chouette fille", on a tout dit ...
c'est un compliment simple mais pur ... c'est pour ça que je ne pouvais
l'abandonner sur le bord de la route sans savoir si elle était morte ou pas ...
je la plaçais donc, sur un hamac, sous ma veste, contre mon cœur, bien au chaud
et je reprenais ma route vers le rendez-vous de ce matin là.
Yves m'accueillait avec son habituel sourire, c'est un chouette-type, un
Chevalier de la Route, un "PUR" qui aime rendre service pour
construire un monde meilleur.
Quand je lui racontais ma rencontre et lui montrais la victime de mon Ducati,
il me donne immédiatement l'Indice, celui qui va déclencher la naissance de
cette légende, la réponse à ma question : « pourquoi cette chouette
est-elle venue mourir dans mon phare ?"
"Si c'est à Lisle en Barrois, ce doit être une des personnes tuées dans l'accident
d'hélicoptère de cet automne ..." me dit-il sur son ton naturellement jovial …
mais je n’allais pas le prendre ainsi …
Et sur la route du retour, tous les éléments se mettaient en place, j’étais
comme comme assis devant un puzzle magique dont les pièces s'emboîtaient toutes
seules, j'étais spectateur d'une reconstitution ... cette semaine, j'en suis sûr, était une
porte ouverte sur la Quatrième Dimension !!!
extrait du journal de bord de LGDM :
« 20081218 à 2130 je suis sur la route vers la maison, j'ai
l'impression de revenir d'un voyage dans la Quatrième Dimension … je me
suis vu pendant deux journées entières au banc des accusés, je m'appelais
"Hante-One", 51 ans à l'époque des faits, et j'étais jugé suite aux
accusations de viol aggravé sur mineur, provenant d'une nièce que
j'hébergeais, à l'époque de ses 10 à 13 ans ... Hante-One est acquitté
parce qu'"il est gentil, serviable", c'est un bon chien travailleur
... "Âme et Lis" n'est pas crue, parce qu'elle est mal construite dans sa personnalité et
peu convaincante dans ses récits ... quand je rentre à
la maison, je ne suis plus le même homme : combien de temps faudra-t-il pour que je
redevienne "moi" et est-ce qu'il serait bon que je redevienne
"moi" si je me trouve tellement ressemblant à
"Hante-One-l'accusé" ??? ... qui dois-je être "après" ce
voyage ??? ... ce qui est sûr en arrivant à la maison, c'est que j'ai changé .... peut-être que je ne
suis pas "l'Hante-One", peut-être que je suis quelqu'un de Bien,
peut-être que je suis un preux Chevalier de la Route qui lutte pour un monde
meilleur ... c'est ce qu'il va falloir déterminer, en mon âme et conscience
dans les 19 années de procès qui s'ouvrent aujourd'hui avant le Verdict final
...
Âme-et-lis est née dans un village près de Pompéi, tout le monde connaît cet
endroit qui a été détruit par une éruption volcanique en 79 après JC (tiens, un 7 et un 9, les chiffres encadrant le
8) ... c'est l'Italie profonde avec toutes ses croyances et
surtout ces coutumes. Ici, la Mama domine mais l'Homme est roi, même si il est
soumis corps et âme à la Mama, c'est lui qui "parait"
sur le trône.
Âme-et-lis est une petite fille aux cheveux noirs et à la peau blanche, un contraste dans son apparence mais aussi dans sa réalité. Si elle est douce et belle et agréable à voir, elle est rebelle, dure et pas facile à vivre pour les garçons de son âge, c'est une revêche quand on veut lui faire jouer le rôle de la Bambolla, rôle que jouent si bien ses camarades de classe, habillées et fardée comme des Barbies. Elle n'accepte pas le pouvoir des garçons, ils sont trop égoïstes, trop fiers, trop méchants.
Dès son plus jeune âge, Âme-et-lis est attirée par la Force du Bien, et si elle suit la Mama à l'église, c'est pour avoir des moments de complicité avec Elle, elle qui l'emmène chez les personnes âgées et les indigents pour faire le bien, partager la soupe, le pain et les vêtements à la saison fraîche.
Ne pas faire la poupée lui
apportera bien des soucis, bien sûr, les railleries de cour de récréation, mais
aussi les jets de pierres le long du chemin, les passages à tabac par des
garçons réunis en bande de justiciers, et j'en passe ...
Ne pas faire la "Poupée" va lui attirer d'autres ennuis pires que le mépris
des garçons. Un soir d'été, un homme du village, je n’ose pas dire un homme de
la Famille pour éviter les « histoires », mais c’était hélas bien le
cas, un homme qu’elle connaissait bien et dont elle n'aurait jamais envisagé une
quelconque trahison, voulant la remettre à sa place de "fille",
ce tonton aura une étrange idée pour la soumettre ... ce jour-là, elle avait à peine
un peu plus de 8 ans, elle fut dépossédée de son corps, Âme-et-lis connut une
première fois la mort, celle de l'âme.
Pendant longtemps, elle resta muette, même en classe, elle y allait pour ne pas
montrer sa blessure et parce qu'elle pensait que n'ayant pas la force de lutter
avec son corps de fille, elle pourrait lutter avec son intelligence et venger
l'affront qui lui avait été fait ...
Ainsi grandit-elle, dans le silence et le travail ... elle grandit peu, elle
mûrit beaucoup ...
Quand elle eut acquit, par
le travail, une certaine autonomie que lui enviaient toutes les
« bambole » du village, soumises à leurs maris, Âme-et-lis sentit son
corps de femme se réveiller et entre ses jambes, la douleur du passé, estompée
par le temps laissait place à une envie de plaisir qu'aucun homme ne serait
jamais autorisé à lui donner ! Ne pas se soumettre ! ils seraient trop
contents ... la Nature a horreur du vide et cette absence au bas ventre lui faisait
mal ... elle ressentait le besoin d'une présence, d'une vie, d'un mouvement
entre ses jambes ... ne pas se soumettre à l'homme .... jamais ...
Un matin de bonne heure, dans la pénombre et le froid de l’hiver humide, alors qu'elle
marchait sur le bord de la route pour se rendre à son travail, Âme-et-lis entendit
un grondement sourd derrière elle … se
retournant, elle n'eut que peu de temps pour suivre des yeux une masse noire
qui la dépassa en une fraction de seconde, dans un bruit de tonnerre ... le
pilote de cette machine montrait des formes peu viriles et Âme-et-lis se
dit qu'elle venait de trouver sa Voie ... "Cette femme est une Sœur, se
dit-elle, je dois lui parler".
Ainsi, Minidosa, voyageuse à deux roues, put faire l'initiation d'Âme-et-lis
vers un monde inconnu des femmes de cette région. Minidosa venait du nord
de l'Italie, de Bologne ... fatiguée de cuisiner à la sauce Bolognaise, elle
avait pris la fuite pour découvrir le monde à moto ... à Bologne, les motos
n'ont que deux cylindres mais ils sont si terriblement efficaces que personnes
n'avait réussi à la rattraper pour la ramener devant ses fourneaux, là où
toute femme doit rester pour le plaisir de l'homme-ogre.
Âme-et-lis suivit la Voie de Minidosa, et rapidement elle enfourcha, elle aussi,
« il Monstro Néro ».
Ses études et sa volonté de s'élever la conduisirent vers une carrière
militaire ... elle fut la première femme à être acceptée, à force de diplômes,
dans un bataillon d'hélicoptères de l'armée. Son temps libre était consacré à
la Moto, au bicylindre en L qui était en Elle et cette force qu'elle prenait à
la machine à l'occasion de longues ballades, cette force lui permettait de
surmonter les problèmes, tous les problèmes, qu'ils soient mécaniques,
techniques, stratégiques et même les tracas des collègues machos qui
volaient avec elle ... elle vivait avec passion sa carrière militaire, elle
compenssait tous ses problèmes grâce à sa passion pour sa moto ... Ce qui lui
plaisait le plus dans son métier est le fait qu'elle était dans l'armée pour
assurer des missions de Paix. La haine et la colère que l'homme avait mis, de
force, en elle-enfant, s'étaient transformées en volonté et en force de Paix
... MAIS un jeudi d’automne …
"Les
huit occupants d'un hélicoptère de l'armée italienne sont morts dans le
crash de leur appareil jeudi à 16 h 15, en plein champ, dans une zone boisée
entre L'Isle-en-Barrois et Vaubecourt, loin de toute zone habitée. Les
causes du crash sont inconnues et devront être déterminées par une enquête, a
précisé la porte-parole de la cellule de crise, tout en soulignant que les
conditions météorologiques étaient excellentes. Selon un témoin du crash,
"l'hélicoptère a fait un peu comme une toupie avant de piquer du nez avec une fumée blanche". Lorsque
l'appareil a touché le sol, "une explosion a eu lieu et (...) tout a brûlé
à une vitesse incroyable", a ajouté ce témoin.
L'appareil, un HH3F de marque Sikorsky, était engagé dans des manœuvres
conjointes franco-italiennes. L'impact a provoqué un important cratère sur le
sol et des débris calcinés étaient répandus dans un rayon d'un kilomètre. Des
personnes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à
qui a été confiée l'enquête judiciaire, se sont rendues sur place, tandis que
des enquêteurs du "bureau enquête accident" italien étaient attendus.
Au total, une quinzaine de véhicules et une soixantaine d'hommes ont été
mobilisés pour l'enquête qui s'est poursuivie dans la nuit sous les
projecteurs. Aucun corps n'avait été extrait jeudi soir à 20 h 30 de la
carcasse de l'appareil."
"Il s'est vraisemblablement agi d'un problème de rotor arrière" du
Sikorsky HH-3F qui s'est abîmé en plein champ avant d'exploser au sol."
Âme-et-lis ne sentait plus son corps du tout ... elle voyait un cratère sous elle, qui s'éloignait ... oui, elle reprenait de l'altitude, mais elle était SEULE et tellement légère !!! Les images des dernières minutes se mélangeaient ... « Où sont les autres ? … Eh les garçons, où êtes-vous ? … déconnez pas, c'est pas drôle ! … arrêtez vos conneries ! … qu'est-ce qui s'est passé avec le rotor ? ... «
Dix-mille questions se bousculaient, mais elle était SEULE au-dessus du cratère fumant ... Pompéi, Lisle en Barrois, cratère fumant ... ce n'est pas ma première mort ??? j'ai déjà vécu ça ??? qu'est-ce qui se passe ??? ...
Et puis rien ...
Une chouette fille, animée par
l'envie de faire le Bien, détruite enfant pour le plaisir égoïste d'un homme,
reconstruite par l'amour de la Vie au service du Monde, une chouette fille
venait de disparaître de la surface de la Terre ...
Mais qui allait s'en souvenir ???... pas ses parents, ils étaient morts ... pas de
frères, ni sœurs ... pas d'amis ... pas de copines, ces poupées-objets l’avaient
déjà oubliée ...
Sa seule Amie attendait dans un box et sa batterie s'épuisait de ne pas rouler
... et elles ne rouleraient plus ensemble ...
Les soirs de cafards, Âme-et-lis se disait qu'elle aimerait mourir sur la route
au guidon de son Monstro ... mais on n'a pas le droit de choisir sa mort ... le
devoir de VIVRE jusqu'au bout est une loi qui nous dépasse ... le réflexe
de survie en est la preuve ... la pulsion de vie est la première pulsion de
tout être et pas seulement humain ...
On ne choisit pas sa mort ...
Âme-et-lis n'avait pas désiré cette mort-là, cet accident ...
"VIVRE, revivre ... il me faut trouver un moyen de dire que je VIS !!! »
Mais de la vie, on se pose toujours une grande question existentielle : "qui de
la poule ou le l’œuf était avant ??? "
Et bien, c'est l'Oeuf !
Un oeuf, c'est un caillou (sans
X qui gène), un caillou dans lequel une âme s'installe et fait grandir un corps
qui la portera ... et l'Evolution fait le reste ... "elle est belle l'évolution
... "
Ainsi, une chouette fille revint au monde dans un corps de chouette ... une chouette
qui rôdait tous les matins sur les lieux d'un crash d'hélicoptère ... en
poussant des cris qu'on pourrait traduire par : "Eh les garçons, qu'est-ce
que vous avez foutu ? Oh, les garçons, quelle connerie encore ??? ça me
fait pas rire !!! ... "
La petit chouette volait comme tous les matins depuis sa Renaissance, elle
sentait le vent dans ses yeux, comme quand elle était sur sa moto ... la moto
était en Elle, avec son bicylindre en L ... mais où est l'Italie, le
soleil, la Lumière, Dové il sole mio ??? ...
"Una mattina, mi son' svegliata, Ô Bella ciao, bella ciao, bella
..." mais qui connaît encore cette chanson ??? écrite par et pour une
fille qui s'est sacrifiée au nom de la Révolution ... au nom de la Liberté ...
Tiens, LGDM disait pareil quand il démarra de chez lui pour aller au Sud,
quérir le Side-car de Yves pour faire le Père Noël dans un village du Nord ... c’est
même la première phrase de cette histoire …
La petite chouette, volant dans le petit matin entendit un bicylindre
bolognese, et elle vit le soleil de l’Italie venir de loin ... ce soleil, ce
bruit, ce chant l'attirait, l'attirait, l'attirait et toc ...
choc mortel ...
accident ... mort désirée ??? fatalité, fatale ... faut-il chercher si loin ???
...
La petite chouette est morte
dans un carénage Ducati, sous le phare ... les faits sont là ...
LGDM ne pouvait abandonner la petite chouette sur le bord de la route sans
savoir si elle était morte ou pas ... il la plaçait donc, sur un hamac, sous sa
veste, contre son cœur, bien au chaud et il reprenait sa route vers son
rendez-vous de ce matin là.
Au retour, ce n'est pas la même musique qui chante, LGDM roule sur un T3 Guzzi,
bicylindre en V, il a placé la petite chouette dans le side-car, enroulée dans
sa veste de pluie, étanche aux larmes (il ne faut pas pleurer devant la mort,
les larmes attirent les méchants qui s'en abreuvent) .. il va la ramener sur
les lieux du crash, c'est le carrefour de la vie et de la mort pour elle ... on
ne déplace pas un cadavre ...
Ce retour vers les lieux consacrés par la mort se ferait donc avec un bicylindre
en V ...
V comme la Victoire de la Vie sur la mort ...
La Petite Chouette voulait sûrement nous dire que la mort n'est
RIEN et que la Vie est plus forte que TOUT ... et on revient toujours à la Vie,
sous une forme ou sous une autre, pourquoi pas sous la forme d'une chouette,
une chouette forme non ??
De toutes les façons on revient
toujours, au moins, sous la forme d’un souvenir dans le cœur de ceux qui nous ont aimé ou
apprécié, ou bien, si on a la chance de rencontrer un "inspiré-du-clavier",
sous la forme d'un personnage de conte comme celui que je viens de vous dire
...
LGDM